De naissance elle n'est fille de personne dont le nom marqua l'esprit. Née à Charleston -des suites d'une grossesse risquée et nécessitant un suivit important- elle retrouve les campagnes par la suite où son père officie en tant que médecin et sa mère en tant que serveuse dans un café.
Roxann se révélera rapidement comme une enfant intelligente et curieuse, fascinée d'un rien et aux aguets de tout, rien ne semble échapper à ses grands yeux bleus et tandis qu'on s'étonne, se ravit de la trouver si éveiller … On regrette bien vite que la nature ne l'ai pas doté de réserve.
Car cette demoiselle bien loin de l'innocence et de la timidité des filles de son âge se dévoile forte tête, colérique et emportée une heure, laconique l'heure suivante pour mieux se montrer arrogante et calculatrice par la suite. Insupportable et impossible à suivre sa réputation la précède partout où elle pose le pied et là où elle a passé son enfance on ignore rien de ses actions.
De ce fait, la vie des Fawkes ne sera qu'une succession de disputes et de cris quand elle ne tourne pas à la crise de nerfs puis finalement à l'épuisement total.
Là où madame abandonne et se contente d'approcher sa fille sur des sujets de conversation possibles sans heurt, monsieur garde la tête haute et jamais, ô grand jamais il n'entretiendra de bon rapports avec elle, si bien qu'on ne s'étonne pas qu'il en vienne à la corriger physiquement sans qu'elle daigne baisser les yeux, allant même jusqu'à répondre de la même façon.
C'est à la pré-adolescence que la jeune fille s'isole relativement, ne trouvant personne pour chasser son ennui dans cette campagne trop vieux jeu. Elle se découvre dans ce temps un certain attachement pour le dessin, la couture et la confection ; y passant de longues heures avec application, logique et une patience qu'elle ne se connait pas pour autre chose.
Déterminée, elle ne passera pas par quatre chemins pour demander à rejoindre une grande école de stylisme à peine le lycée terminé et d'ailleurs, ce n'est pas comme si elle avait réellement cherché à convaincre ses parents avec un « Je vais intégrer une école de stylisme ». Non ; sans appel, sa décision était prise et elle n'y serait pas revenue.
Et on ne chercha pas à la retenir réellement ; sa mère chercha à comprendre ses motivations, s'intéressant d'avantage au sujet et écoutant toujours d'une oreille attentive cette jeune femme qu'elle savait finalement incomprise des autres. Elles se rapprochèrent dés lors un peu plus.
Son père lui, préféra la laisser faire la gratifiant d'un simple « Si tu te casses la gueule dans cette voie tu connais le chemin de la maison pour rentrer. » Et pour Roxann cette phrase toute braque et sèche qu'elle était au demeurant voulait en dire bien plus, prouvant maladroitement l'amour d'un père pour sa progéniture toute rebelle qu'elle était.
Ses années d'études entre voyages, stages et cours intensifs lui apprirent énormément sur le métier et ses exigences de base. Mais si on la félicita de beaucoup, on trouva tout autant à redire sur son comportement souvent odieux, ses manies peu convenables pour son futur métier sans parler de son côté « réponse à tout » finissant par vexer profondément, jusqu'aux représentants du corps enseignant. Et pourtant ; elle sort avec les honneurs, un travail récompensé et saluée des derniers créateurs en vogue.
Un temps, elle restera employée de quelques maisons de coutures tout en se faisant un nom au petit à petit, économisant judicieusement jusqu'à dénicher plus tard un local particulier à Charleston. Oui car elle avait décidé de revenir s'installer dans sa ville de naissance, seule cette fois.
Ni isolé ni en pleine avenue l'atelier avec son loft à l'étage semblait fait pour elle et une fois l'endroit acheté Rxann commença réellement son travail.
Son succès bien que récent -un an tout au plus- ne fait aucun doute et désormais de situation confortable la jeune femme continue son chemin sans jamais se retourner ; toujours en quête de perfection et « d'aventure » allant jusqu'à prendre un vol pour dénicher un certain tissu sur les marchés quand elle ne part pas chercher l'inspiration en pleine jungle ou en plein désert.
Se poser ? Roxxie n'y pense pas. Elle ne cherche pas n'a jamais réellement cherché et ses « relations » sont surtout celles d'un soir. Elle a testé « histoire de ne pas mourir bête » mais l'amour et tout le reste très peu pour elle. A moins qu'elle n'ait jamais trouvé la bonne personne ? Qui sait, la jeune femme est tellement peu aimable qu'elle n'encourage pas à l'approche.
A terme ; elle prévoit d'acheter une ile déserte afin de s'y retirer six mois dans l'année pour travailler en solitaire loin de tout, un verre ou une cigarette à la main, un bon vieux volume des enquêtes de Sherlock Holmes un Agatha Christie ou tout autre thriller bien ficelé à porté et son Beagle « Watson » couché à ses pieds.
Le paradis n'est pas si improbable vu ainsi ; très abordable même en fait …
Il suffira seulement d'y mettre le prix.