NOM › Bowen PRÉNOM(S) › Ruth Nymphéa SURNOMS › Ruthy ÂGE › 18 ans DATE ET LIEU DE NAISSANCE › 5 septembre 1993 à Londres ORIGINES › Anglaise MÉTIER/ETUDES › 1ère année de droit SITUATION FINANCIÈRE › Très aisée STATUT CIVIL › Célibataire GROUPE › les étudiants. AVATAR › Willa Holland

Il paraît que je suis une petite veinarde... il paraît que l'histoire de ma vie devrait commencer par 'il était une fois...'. C'est une blague ? Ma vie n'a rien du conte de fée. Pourtant si on ne se penche pas trop dessus, ça y ressemble. Je suis née le 05 septembre 1993 à Londres, dans une des familles les plus riches de la ville. Papa est un grand entrepreneur immobilier et maman a eu la bonne idée de naitre dans une famille riche. Donc, si on creuse un peu, on découvre que je suis le résultat d'un mariage arrangé. Pas la meilleure façon de venir au monde, je vous l'accorde. Mes parents ne se sont jamais aimés, j'en ai parfaitement conscience. De toute façon, mon père n'était jamais là et ma mère se faisait plaisir avec les employés de maison et avec tout autre mâle qui passait dans le coin d'ailleurs. Mon enfance a été rythmée par des brunchs entre gens de la haute société, des repas interminables avec quatre mille couverts différents, des soirées pleines de sourires sonnant totalement faux. J'ai été une petite fille très docile quoiqu'un peu étrange. J'ai vite appris les bonnes manières qu'on attendaient de moi, fillette très sage, souriante, des yeux pétillants de malice et très polie pour couronner le tout. J 'aurais du être une vraie fierté pour mes parents si ils n'en avaient pas eu tellement rien à foutre, j'étais le parfait copié collé de toutes les autres gamines de leurs amis. Par dessus ça, mon intelligence s'est développée rapidement également, j'étais en avance sur tout, mes premiers pas, mes premiers mots, j'ai toujours été curieuse des choses de la vie, le fait de poser plein de question m'a permis de me forger une solide culture générale. Ouais … ça c 'est le sommet de l'iceberg les gars … Quand on regarde en dessous qu'est ce qu'il y a ? Première clope à 12 ans, première cuite à 14 ans, premier joint à 15 ans et premier rail de cocaïne à 16 ans … Et ouais, ça se passe comme ça quand on est de la haute. Tout va très vite, on a besoin de toujours plus pour espérer ressentir un peu quelque chose. Les joies de la jeunesse dorée …

Matin gueule de bois... j'avais 15 ans, nous avions déménager à Sydney, suite à l'initiative de mon père souhaitant installer le QG de son entreprise là bas, depuis déjà trois années. Mais ce n'était pas parce qu'il nous emmenait avec lui qu'on le voyait plus … Il était toujours parti aux quatre coins du monde. J'étais en train de comater devant mon bol de café quand un espèce d'Appolon devant avoir 3 ou 4 ans de plus que moi débarqua dans la cuisine. Je fronçai les sourcils. Était il possible que mon ivresse de la veille m'ait fait ramener un garçon sans que je ne m'en souvienne … c'était une possibilité oui. « Bonjour, je m'appelle Angus. » … ou pas alors. Mes neurones navigants dans le brouillard firent enfin la connexion, « Aaaah ma mère a changé de tranche d'âge... », sans rien ajouter et sans me présenter, je remis le nez dans mon bol de café. Le jeune homme sembla perturbé et alla se servir un café à son tour. Vas y fait comme chez toi mec... Je sentais son regard sur moi et je n'aimais pas ça. « Tu es charmante ... », je relevai les yeux, en voilà un qui ne manquait pas de toupet... « Désolée, je ne prends pas les restes de ma mère. ». Il prit sa voix la plus mielleuse, « Tu pourrais essayer pour une fois. ». Alors là, il dépassait les limites, je levai les yeux au ciel, « MAMAN ! MAGNE TOI Y'A TON GIGOLO QUI VEUT SE FAIRE LE COMBO MERE FILLE ! ». Ma mère prit quelques minutes pour nous rejoindre, elle salua son amant d'un langoureux baiser qui me donna une profonde envie de vomir le peu de café que j'avais bu. « Ca va je ne vous dérange pas ? », ma mère me répondit d'un ton sec, « Je fais ce que je veux Ruth, tu n'es pas le centre du monde. ». Aucun rapport. Ma mère ne s'était jamais conduite comme une maman pour moi et ce n'était pas aujourd'hui que ça allait commencer. Elle remercia son amant avant de le mettre à la porte et de revenir vers moi, « Tu as vu comme il était beau celui ci ? », alors ça c'était typiquement le genre de conversation que je n'avais pas envie d'avoir, « Tu sais que si tu continue à les choisir plus jeunes tu vas devoir passer au détournement de mineur ? ». Elle leva de nouveau les yeux au ciel, je ne supportais pas cet air méprisant qu'elle avait envers moi, « Tu ne sais pas apprécier les bonnes choses, ma fille. », « Maman, ta vie sexuelle ne m'intéresse pas. », je me levai et alla déverser le reste de café dans l'évier, cette conversation venait de me dégouter définitivement, puis je la regardai à nouveau, « D'ailleurs, tout le reste de ta petite personne ne m'intéresse pas non plus. », dis je avant de tourner les talon pour retourner colmater dans ma chambre, laissant ma mère abasourdi, en rogne et qui devait surement me traiter de petite conne dans sa tête.

« Alors Bowen … tu donnes dans la charité maintenant ? », l'esprit embué par l'alcool je ne voyais pas du tout ce qu'elle voulait dire, je fronçai les sourcils en tentant de me concentrer. « Qu'est ce que tu racontes Shana ? ». La jeune blonde pointa son doigt parfaitement manucuré vers quelque chose … ou plutôt vers quelqu'un, mes yeux suivirent la direction de son doigt et mon sang ne fit qu'un tour. La pétasse était en train d'indiquer Ermes-Nox Cresta alias mon meilleur ami, ma mâchoire se crispa, bizarrement j'eus l'impression que l'alcool s'évapora instantanément, il y avait certains terrains où il ne fallait pas s'aventurer avec moi et Ermes était certainement ce qu'il ne fallait absolument pas toucher. Ermes, c'est mon meilleur ami et c'est aussi bien plus que ça. Le sourire Colgate de Shana fit son apparition et ça voulait donc dire qu'elle n'en avait pas fini avec les saletés qui sortaient de sa bouche, « Tu as fait le tour de tout ceux qui pouvaient te sauter au sein de la haute alors tu racles le fond du panier ? ». Cette pouffiasse allait bien trop loin, « Fais attention Shana, ça serait dommage que tu doivent te faire refaire le nez une nouvelle fois... », elle me regarda l'air faussement outré, « Tu me menaces là ? ». Je me contentai de hausser les épaules, « Et bien tu vois quand tu veux tu comprends vite... ». Elle leva les yeux au plafond, je savais déjà qu'elle cherchait une nouvelle façon de m'énerver, « Ceci dit … il est plutôt mignon. Peut être que je devrais tenter ma chance. Ça me fera une nouvelle expérience. ». Touché, coulé. « N'y pense même pas ... », son sourire devenait insupportable, je lui aurais effacé avec grand plaisir, « Pourquoi donc ? Si tu ne te le fais pas alors je ne vois pas en quoi ça te dérange... ». Elle soulevait un point très intéressant malgré elle. Pourquoi ça me dérangeait ? Je n'en savais strictement rien mais le fait était bien là, ça m'aurait dérangé profondément. Alors, je dus me cacher derrière une phrase bateau, « Cherche pas chérie, tu n'es pas du tout son style. », elle leva les yeux au ciel, Shana savait qu'elle n'avait aucune chance d'avoir le dernier mot avec moi, alors elle s'éloigna, non sans grommeler des insanités à mon propos, mais je m'en contrefichais. D'une manière générale, je me fichais totalement de ce que l'on pouvait dire sur moi. Je tournai les yeux vers Ermes, je l'avais entrainé à cette soirée où trainait la jeunesse dorée parce que, étrangement, c'était la seule soirée prévue ce soir là et que j'avais besoin de sortir me démonter la tête dans un paradis artificiel comme d'habitude. Et putasser avec Ermès sur les langues de vipères qui composaient mon entourage social était bien plus drôle que de le faire toute seule. J'avais parfaitement conscience que le fait que je passe la plupart de mon temps avec lui faisait jaser. Mais la vérité c'était qu'il était certainement la personne la plus importante pour moi. Je n'ai jamais été du genre à m'attacher à qui que ce soit, je me lasse vite. Mais avec Ermes c'est différent, j'ai cette profonde et dérangeante certitude que je ne me lasserai jamais de lui. Sur une table je pris deux shots de vodka, un pour et un pour lui … en avant pour la débauche !

Dépression : État durable de profonde tristesse et d’abattement. C'est ce que je ressens en ce moment même. Je me regardais dans le miroir de ma salle de bain et je ne voyais rien. Il n'y avait que ce reflet de visage marqué par les litres de larmes que je venais de faire couler. Je ne me supporte plus. Ce fût à cette simple constatation que mon poing prit la direction du miroir. Je frappai dedans de toutes mes forces et il céda, se fissurant de toute part avec un ou deux morceaux qui tombèrent dans mon lavabo. Une grimace naquit sur mon visage et je baissai les yeux vers ma main. Bien joué, je venais de me couper, le sang s'échappait de la blessure et je le regardais faire. Parfois, je me disais que tout serait bien plus simple si tout s'arrêtait soudainement. Franchement, à qui je manquerais ? Une lame cisaillant ma carotide, un coup de volant bien placé sur une route pourrie et ce serait terminé. Game over. Oui, ça m'a déjà traversé l'esprit. Mais y penser et passer à l'acte sont deux choses bien différentes. Je regardai à nouveau mon image dans le miroir brisé. J'étais minable. Je sais ce que vous vous dites … pauvre petite fille riche, qu'est ce qu'elle connait du malheur ? Je peux vous répondre. Le malheur matériel est une chose et certes je ne le connaitrais certainement pas … mais la souffrance psychique ne se soigne pas avec une liasse de billet. Dommage... Je me sens comme une coquille vide, je me lève sans but et j'enclenche le mécanisme de la routine. Je suis un robot en quelques sortes. Je ne ressens plus rien. J'étais déjà bien blasée avant mais maintenant je suis lasse de tout. Je ne supporte plus la superficialité des gens qui m'entourent. J'aimerais juste pouvoir respirer mais je me sens comprimée comme si le destin tentait de m'étouffer. Mes parents m'ont collé dans des études de droit que je déteste, ils ne se sont pas souciés de ce que moi je voulais faire, ils n'ont vu que leur propre intérêt, ils savaient déjà que ma réputation laissait à désirer alors il fallait bien essayer de redorer le blason. J'ai grandi dans une cage dorée et la vérité c'est que je m'emmerde profondément. J'ai cru que doublé mon quota de fête, d'alcool et de parties de jambes en l'air allait me rebooster, mais au final je crois ça ne fait que m'enfoncer un peu plus rapidement. J'ai cru au Paradis artificiel et je me suis plantée en beauté. L'alcool, la drogue, le sexe, c'est juste bon le temps que ça dure. La chute est des plus terrible... Alors me voilà, en position fœtale sur mon lit, l'air pathétiquement pathétique avec ma bouteille de vodka presque vide dans les mains la sirotant comme un bébé tétant son biberon. Et quand j'atteins le point de non retour, c'est généralement là que je décroche mon téléphone... je l'appelle lui... parce que je sais qu'il n'y a que lui qui peut me sauver. Aussi pathétique que ce soit, il n'y a que ses bras pour me rassurer. Parfois, je me paye le culot de gouter à ses lèvres, comme si il pouvait m'insuffler un peu de vie par ce moyen. Et ça marche, parce que si il y a bien quelque chose qui vaut la peine que je m'accroche, c'est bien lui. Et parfois, c'est à la limite de déraper entre nous … Je ne sais pas pourquoi , je ne sais pas décrire ce que cela provoque en moi, c'est quelque chose que je ne connais pas, que je n'arrive pas à l'expliquer, et je ne cherche pas à le faire, mais je sais que j'en ai vitalement besoin. Quelle ironie ! Moi qui ait toujours clamer haut et fort mon indépendance … je découvrais ce qu'était l'affreuse dépendance.